Yèvre-la-Ville

A la lisière de la Beauce et du Gâtinais, le bourg s’étend tout en longueur sur la rive gauche de la Rimarde, petite rivière verdoyante qui, à son confluent avec l’Œuf un peu en aval, donne naissance à l’Essonne. C’est au nom celtique de ce cours d’eau, Avara, que Yèvre-la-Ville doit son nom, dont la forme la plus ancienne était Evera Vico, « le village au bord de l’Avara ». Cette commune rurale pleine de charme abrite une magnifique église romane dédiée à sainte Brigide, sainte patronne de l’Irlande. Elle est particulièrement remarquable par son chevet, avec son abside en cul-de-four flanquée deux absidioles, daté de la fin du XIe et du début du XIIe s., tout comme le chœur surmonté du clocher roman. Elle a été remaniée au XIXe s. et dotée d’un porche d’entrée néo-gothique.

Le saviez-vous ? Yèvre-la-Ville a toujours eu une vocation agricole : on y cultivait la vigne depuis le Moyen Age et le safran dès le début du XVIIe s. Ce terroir fut, avec le village voisin de Boynes, le berceau de la culture du safran en Gâtinais. Il était aussi réputé pour son miel : au XVIIIe s. un apiculteur célèbre du nom de Prouteau y possédait plus de 600 ruches et une très importante blanchisserie de cire d’abeille ; en relation avec les savants Réaumur et Duhamel du Monceau, il menait des recherches pour perfectionner l’apiculture. Il y eut à Montberneaume un élevage de vers à soie : le comte de Guilloteau de Grandeffe y avait créé au début des années 1830 une importante magnanerie ; il planta sur le domaine quantité de mûriers (pour la nourriture des vers à soie) et installer un atelier de filature de soie. Tous ces bâtiments ont été brûlé par les Prussiens en 1870 après la bataille de Beaune.