Catégorie : Sciences
Genre : Homme
Naissance : 1840
Décès : 1916
Epoque : Contemporain
Ethnographe, traducteur et professeur, spécialiste d'arabe littéral
Né le 1er octobre 1840 à Outarville, Octave Houdas suit ses parents en Algérie alors qu’il est enfant. Il y passe son baccalauréat puis y mène l’essentiel de sa carrière : surnuméraire à la préfecture, puis nommé professeur de français au collège impérial arabe-français d’Alger, il obtient la chaire d’arabe en 1863. L’année suivante, les besoins de son enseignement le poussent à éditer le texte arabe de soixante-quatre sourates du Coran. En 1867, il conquiert la chaire du lycée, puis la chaire supérieure d’Oran en 1869 et celle d’Alger en 1877. Ses publications de l’époque sont des manuels scolaires à succès, largement diffusés et longtemps en usage. Il est nommé inspecteur général de l’enseignement de l’arabe en Algérie et Tunisie et impose l’usage de la langue arabe classique dans les Médersas (établissements d’enseignement religieux musulman). En 1880, il dirige la Section orientale de l’École des Lettres d’Alger. Simple bachelier, il est contesté par ses pairs, professeurs plus diplômés, et ne reçoit pas le soutien du directeur qui refuse de lui laisser prendre son autonomie. Il est nommé en 1884 à Paris, où il reçoit la chaire d’arabe vulgaire de l’École des Langues orientales et abandonnant sa chaire de langue et de littérature arabe. Ses travaux s’orientent alors vers la traduction. Il produit notamment le Traité de droit musulman d’Ibn Asim (Ibn Acem), le recueil des hadiths de Mouhammad al-Bukhârî, des textes historiques musulmans, notamment ceux venant du Soudan (dont la conquête s’accompagne de la mise à disposition de nouveaux manuscrits par les militaires puis les administrateurs, qui étaient inconnus jusque-là des Occidentaux), du Maroc ou du Niger, ainsi qu’une histoire de la conquête de l’Espagne. Il propose également une simplification de la langue typographique des textes arabes imprimés. En 1907, sa fille Alice épouse l’africaniste Maurice Delafosse, son élève préféré, qu’il assiste dans ses travaux de traduction. Il enseigne également à l’École des Sciences politiques. Membre résidant du Comité des travaux historiques et scientifiques et membre de la Société d’Ethnologie Française, il est héritier de la tradition de l’Orientalisme philologique, qu’il est le premier à appliquer aux textes historiques de l’islam africain, et prépare la production d’une ethnographie ouverte à la sociologie durkheimienne.
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