Catégorie : Arts
Genre : Homme
Naissance : 1896
Décès : 1965
Epoque : Contemporain
Forain et poète français amoureux du patois berrichon
Forain de profession originaire de Briare, Camille Delamour a écrit des pièces de théâtres, des chansons et plus de trois-cent-cinquante poèmes en patois berrichon. Il épouse en 1930 Madeleine Aupert, une journalière originaire de Beaulieu-sur-Loire. Ensemble, ils sillonnent les routes avec la baraque foraine de ses parents et fabriquent de magnifiques berlingots en sucre dans des grands récipients en cuivre. « Çarnoué-les-Bérouettes », son premier poème, est publié en 1946. La même année, Le Journal de Gien commence à faire paraître sa poésie sous le nom des «goguenettes» du Pée Paimpruniau. Cela dure dix-huit ans, au rythme de quelques poèmes chaque semaine. Aujourd’hui, son œuvre est compilée en cinq livres. Entre chroniques locales, hymnes à la nature et digressions humoristiques, sa poésie est le témoignage d’une époque et d’une culture paysanne, dont subsistent peu d’écrits. Rédigés en patois, ses poèmes sont de véritables perles rares ! Lors d’un tragique accident de roulotte, il perd son garçon de cinq ans, et sa femme est gravement mutilée. Cela le marque pour toujours : il l’évoquera plusieurs fois dans ses écrits. En 1950, son travail tombe dans les mains de Jean Gagnepain, professeur agrégé et docteur en lettres. Enthousiasmé par cette découverte, le linguiste consacre un long article dans Le Journal de Gien sur la langue berrichonne et le style de Camille Delamour. Il conclut ainsi sa préface aux Goguenettes du Pée Paimpruniau : « Sans vouloir, comme d’autres, pousser les choses à l’extrême, je crois urgent d’encourager ceux qui s’cramponnant aux ridelles, essaient de maintenir un patois auquel Camille Delamour a donné désormais ses lettres de noblesse. ». Virginie Brancotte, s’est intéressée également au « poète berlingotier» dans les années 2010. Elle a récolté des témoignanges de personnes qui l’ont connu et a rédigé une biographie et la réédition de plusieurs de ses poèmes. Camille Delamour passe le restant de ses jours à écrire en fabriquant des berlingots colorés, avec une ardeur prolifique ! Il écrit même une chanson pour Maryse Martin, dite la Morvandiote, une chanteuse et actrice célèbre de l’époque. Il fera son dernier voyage quelques jours après avoir écrit son ultime poème « L’tour du monde du Pée Paimpruniau ». à Beaulieu-sur-Loire, il stationnait souvent sa roulotte en haut de l’Allée des Tilleuls.
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