Catégorie : Politique & Militaire
Genre : Femme
Naissance : 1848
Décès : 1909
Epoque : XIXe siècle
Espionne et héroïne controversée, première femme à recevoir la Légion d’honneur en France
Juliette Dodu naît à La Réunion de parents originaires d’Indre. Âgée de seize ans, elle déménage en France métropolitaine avec sa famille qui s’installe à Pithiviers, où sa mère devient directrice du bureau télégraphique. La jeune fille y travaille en tant qu’employée auxiliaire, opératrice de télégraphe. Lorsque le conflit franco-allemand éclate en 1870, une partie de la France est occupée par la Prusse. Le 20 septembre, les ennemis investissent la ville de Pithiviers. La jeune fille est alors âgée de vingt-deux ans. Contrainte par l’armée, la famille Dodu se réfugie au premier étage de la maison du télégraphe, au 4 place Denis Poisson. Juliette réussit alors ingénieusement à connecter un ancien appareil sur une dérivation du fil du télégraphe qui passe dans sa chambre, étant ainsi en capacité d’intercepter les communications envoyées et reçues par les envahisseurs. Dix-sept jours durant, elle transmet les secrets militaires de l’armée prussienne aux autorités françaises, permettant à plus de quarante milles soldats d’échapper à une embuscade. Découverte, l’espionne est condamnée à mort devant la cour martiale, mais la signature de l’armistice avant son exécution lui évite ce destin tragique. Elle est graciée puis libérée par le prince Frédéric-Charles de Prusse. Son histoire devient célèbre à la suite d’un article paru dans Le Figaro le 26 mai 1877. Le 30 juillet de l’année suivante, elle est faite chevalier de la Légion d’honneur, un titre n’ayant jusque là jamais été attribué à une femme. Cependant, les tenants et aboutissants de cette histoire restent invérifiables, et celle-ci est souvent remise en doute. Certains, comme Guy Breton, ayant décelé des incohérences, interrogent la réalité des faits. Après tout, la France avait peut-être seulement besoin d’une héroïne après la défaite cuisante contre la Prusse, et la perte de l’Alsace et de la Lorraine… Installée en Suisse, Juliette meurt à Clarens dans la demeure de son beau-frère, le peintre Odilon Redon, à soixante-et-un ans. Elle reçoit des obsèques nationales et repose dans le cimetière du Père Lachaise. Mystères demeurant, elle reste quoi qu’il en soit la première femme de l’Histoire de France à recevoir la Légion d’honneur.
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