Catégorie : Ingénierie & Artisanat
Genre : Femme
Naissance : 1842
Décès : 1924
Epoque : XIXe siècle
Révolutionnaire, communarde, inventrice du soutien-gorge
Eugénie Sardon, née à Beaugency, y épouse Ernest Philippe Cadolle, avec qui elle a un fils, Alcide. Le couple s’installe ensuite à Paris où elle travaille comme corsetière. C’est à cette période qu’elle change son prénom pour Herminie, moins provincial et plus adapté au milieu de la mode ! Quand la guerre de 1870 éclate, accélérant la proclamation de la république, le gouvernement formé est bourgeois, et décide de poursuivre la guerre alors que le peuple parisien subit un siège de plus en plus difficile. L’affrontement avec le peuple commence et le mouvement révolutionnaire ouvrier crée La Commune, une république dans la ville de Paris, avec une organisation libertaire, fondée sur la démocratie directe. Herminie y participe activement, notamment via un mouvement féministe : l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. À la fin de l’insurrection, elle est arrêtée et emprisonnée avant d’être relaxée six mois plus tard, alors que son amie Louise Michel est déportée en Nouvelle-Calédonie. Elle reste active dans ce mouvement de gauche, tout comme son fils Alcide, en étant notamment trésorière du comité socialiste révolutionnaire qui soutient les déportés de la Commune. Veuve, extrêmement surveillée par la police pour son engagement politique, elle quitte la France en 1887 pour Buenos Aires, une ville aussi emblématique que Paris à cette époque. Elle y ouvre une boutique de lingerie, où elle a l’idée de couper le corset en deux et de rajouter une armature, créant ainsi le corselet-gorge, ou maintien-gorge : le premier soutien-gorge ! Elle vient présenter ses créations lors de l’exposition universelle de Paris en 1889, et dépose un brevet en 1898. En 1910, elle quitte l’Argentine pour monter un atelier et une boutique rue de la Chaussée-d’Antin à Paris, et fonde la maison Cadolle. Herminie est l’une des premières à utiliser la vente par catalogue ! Son entreprise va bientôt employer plus de deux cents ouvrières. Elle exporte sa lingerie aussi bien à Buenos Aires, qu’à Londres, New York ou Saint-Pétersbourg… C’est le début d’une saga qui perdure encore aujourd’hui : repris par les filles de la famille de génération en génération, la maison de lingerie de luxe est toujours en activité.
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